close / fermer

Trois questions à Aurore Van Calster - Actualités archives

ARCHIVE Actualités archives    Trois questions à Aurore Van Calster

L'autrice, Aurore Van Calster, de créer et développer son entreprise, a accepté de répondre à trois questions pour dévoiler son ouvrage à ses futures lecteurs et lectrices.

 

1. Quel est le premier conseil à donner à une personne qui aimerait se lancer dans l'aventure d'indépendant?

Réfléchir au risque qu'il/elle est prêt;e à prendre. 

Selon le type de projet entrepreneurial et la situation personnelle de la personne, les risques seront plus ou moins élevés et plus ou moins acceptables. 

Un père de famille marié avec trois enfants et un crédit hypothécaire peut se permettre un risque moins élevé qu'une jeune entrepreneuse de 25 ans qui habite chez ses parents. 

Une fois ce point défini, l'entrepreneur pourra orienter son choix vers la structure adaptée à son projet (indépendant en personne physique, coopérative d'activité, indépendant complémentaire, société, ...) dont il doit comprendre tous les tenants et aboutissants. 

 

2. Regrettez-vous de vous êtes lancé comme indépendante ? Et si c’était à refaire ?

Pas du tout. J'ai commencé ma carrière comme employée et suis devenue indépendante par la force des choses à 25 ans, dans la mesure où il n'est pas possible d'exercer la profession d'avocat sous un autre statut. Au bout de 10 ans, je suis retournée sous statut employée pendant quelques mois et cela ne me convenait pas du tout. J'ai ensuite monté mon propre cabinet en mesurant les risques que j'étais prête à prendre et en m'assurance d'avoir suffisamment de revenus pour subvenir à mes besoins. Je suis contente de cette progression step by step et plutôt par essais et erreurs.

Cela me permet de savoir ce que je veux et comment je veux exercer mon activité.  

 

3. Comment expliquez-vous que l’échec soit si mal vécu en Europe contrairement aux E-U ?

Je pense que c'est historique. L'Europe est le vieux continent, plus traditionnel, alors que les Etats-Unis ont été fondés par des personnes qui avaient soif d'aventure et pas grand-chose à perdre. 

Les Etats-Unis ont une culture ultra-libérale dans laquelle les efforts sont récompensés mais sans réel filet de sécurité pour ceux qui échouent. C'est un peu la culture du "marche ou crève". 

Pour caricaturer, si tu te plantes, tu n'as pas d'autre choix que de recommencer jusqu'à ce que ça réussisse. 

A l'inverse, la culture européenne présente une plus grande solidarité au niveau du système social. La législation prévoit des sanctions pour les personnes qui ne jouent pas le jeu (responsabilité personnelle pour les dettes sociales et fiscales en cas de faillites à répétition, par exemple). Ceci incite à la prudence et n'encourage pas les reprises d'activité inconsidérées. 

D'une certaine façon, c'est une bonne chose. Il suffit de penser à Trump et ses faillites en cascade, plus ou moins frauduleuses, qui ne l'ont pas empêcher d'accéder au fauteuil présidentiel malgré une réputation plus que douteuse. 

Le revers de la médaille, c'est qu'en Europe, des entrepreneurs de bonne foi vont être bloqués dans leur élan au détriment du dynamisme économique. Ceci est en train de changer lentement mais sûrement, notamment avec la possibilité d'assurer la responsabilité du dirigeant (et les plafonds instaurés par le Code des sociétés et des associations) et l'effacement des dettes du failli en personne physique.